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Pour Robert Roest, les chiens hargneux ne sont pas toujours en colère

Jan 22, 2024Jan 22, 2024

Texte de Teddy Duncan Jr.

L'exposition en cours du peintre à la galerie Bridgedge invite le public à se méfier de ses sens, tant dans les nuages ​​que dans la gueule de la bête.

La vie nous montre, à tout le moins, qu'on ne peut pas faire confiance à nos sens : dans les nuages, je vois un ange là où un autre voit un démon. Ou, comme le dit le peintre Robert Roest, le chien hargneux « est peut-être simplement en train de bâiller ».

Le travail de Roest est exposé lors de l'exposition inaugurale de la galerie Bridgedge à New York. Cela ne me dérange pas, si vous me pardonnez, aux côtés de celui du skateur et artiste professionnel Shawn Powers et du peintre de Floride Motherseth. L'exposition collective présente la série de Roest, Indoor sentiments et chenils à porte unique dans votre âme, qui, comme toutes ses œuvres, scrute l'interrelation entre la perception et les phénomènes. En fin de compte, c'est la conjonction de son caractère philosophique et de sa capacité technique à produire des peintures hyperréalistes qui crée des œuvres aussi saisissantes.

Dans la pratique de Roest, une peinture réaliste d'un chien (ou même d'un morceau de fromage) imitant une photo (une représentation prétendument « objective » de la réalité) prend un nouveau sens ; un objet par ailleurs banal reçoit une signification. La dernière série de l'artiste, Six tableaux prouvant que les anges veillent réellement sur nous, est directement révélatrice de cette approche : les nuages ​​du quotidien deviennent le site d'anges illusoires. Ces peintures insistent sur la question suivante : le nuage, en prenant la forme d’un ange, reste-t-il simplement un nuage – ou est-il rendu par autre chose ? L’ange dans le nuage a-t-il une part de réalité ? Ou est-ce seulement une tromperie de notre esprit ?

Fondamentalement, les peintures de Roest refusent de répondre.

Teddy Duncan Jr. : Il y a beaucoup de variations dans votre travail. Une exposition est une série de tranches de fromage (CASUS), une autre consiste en des peintures de chiens en colère (Sentiments intérieurs et chenils à porte unique dans votre âme), et d'autres encore sont de l'art abstrait et non figuratif (Suck-Kissing Remora et le Desquamation d'une peau). Existe-t-il une disposition commune qui les unit tous ? Ou est-ce que chaque série a sa propre logique ?

Robert Rouille : Visuellement et stylistiquement, il y a beaucoup de variations dans mon travail. Mon ambition est qu'elle ne soit pas assez pluriforme. C’est peut-être trop ambitieux, car il faut du temps pour bien définir un style. Mes idées et mes images sont souvent assez spécifiques, il serait donc logique d'en faire seulement quelques-unes. Ils ne permettent pas de s'étendre, de remplir une carrière à vie. J'aime voir mon travail comme un écosystème dans lequel les parties travaillent ensemble et d'autres entrent en conflit.

Les séries ont leur propre logique, visuellement et conceptuellement, mais elles s'inscrivent dans un paysage conceptuel plus large. Je pense que ce sont toutes des perspectives différentes pour explorer des phénomènes liés à la façon dont nos perceptions sensorielles sont liées à notre esprit et à la réalité. J'utilise l'histoire de l'art de tous les styles, inventés à travers les âges, pour explorer ces thèmes… Je suis conscient à quel point cela semble général et peu spécifique, mais la spécificité peut être trouvée au sein de la série.

Nounours : Vous avez écrit que votre travail critique la confiance en soi de la perception et de la réalité. Comment utilisez-vous l’art, au sens général, pour explorer cela ?

Robert : Est-ce que j'ai écrit ça ? Tu pourrais avoir raison. Maintenant que j'y pense, mon travail en lui-même ne critique pas ces choses, mais je le suis. J'ai projeté par erreur cette critique sur mes peintures.

Je ne suis pas convaincu que les peintures aient le pouvoir de communiquer des notions critiques. Le texte est généralement meilleur et plus clair. Les peintures communiquent souvent ce que les gens ont envie de voir en elles, ce qui vient naturellement ou instinctivement, plutôt que volontairement et intentionnellement. Quand je vois des peintures dans un musée ou sur Instagram, elles peuvent m'interpeller, m'attirer, capter mon attention, mais souvent, je ne sais pas de quoi il s'agit vraiment. Les peintures ont souvent besoin de l’aide de l’écriture si le spectateur veut voir ce que le peintre a voulu dire. Mon travail a un côté visuel – le tableau peint – et un côté textuel. Il y a deux faces, mais une seule médaille. Je pense qu’un bon tableau a de la valeur, que les gens comprennent ou non ce que l’artiste voulait dire ou ce que signifie réellement un tableau. Moi-même, j'ai besoin et j'aime m'embrouiller dans ces idées pour alimenter mon travail. Mais je n'ai pas la moindre illusion que mes peintures éclairent ces thèmes pour le spectateur.