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5 des peintures les plus étonnamment mystiques de Gustave Moreau

Dec 22, 2023Dec 22, 2023

Gustave Moreau débute sa carrière comme peintre académique traditionnel exposant aux Salons de Paris. Après une série de critiques négatives, l'artiste s'est retiré de la société et n'a pas émergé pendant sept ans. Les peintures brillantes et fantastiques qu'il révèle à son retour sur la scène artistique parisienne stupéfient la critique et inspirent une nouvelle génération d'artistes.

«Je suis dominé par une chose», écrit Moreau, «une attirance irrésistible et brûlante pour l'abstrait». Connu aujourd'hui comme un architecte du mouvement symboliste, voici cinq des tableaux les plus étonnants de Gustave Moreau.

La peinture provocante de Moreau vient de l'histoire biblique de Salomé. Dans l'histoire, le roi Hérode Antipas reçoit des critiques de Jean-Baptiste pour avoir épousé l'ancienne épouse de son demi-frère, Hérodiade. Hérode répond à cette critique en faisant jeter Jean-Baptiste en prison, bien qu'il rechigne à le faire exécuter en raison de la popularité de cet homme.

Le livre de Matthieu rapporte que « le jour de l'anniversaire d'Hérode, la fille d'Hérodiade dansa pour les invités et plut tellement à Hérode qu'il promit par serment de lui donner tout ce qu'elle demanderait ». Le récit de l’apôtre Marc sur cette performance est tout aussi insignifiant. Hérodiade, méchante et très calomniée dans le conte, presse sa fille de demander la tête de Jean-Baptiste sur un plateau. À contrecœur, Hérode s’exécute.

Salomé venait probablement de sortir de la puberté et était liée au roi Hérode à la fois par le sang et par le mariage (une combinaison de nièce et de belle-fille). Néanmoins, la danse de Salomé lors de la célébration de l'anniversaire d'Hérode a été décrite à plusieurs reprises comme ouvertement sexuelle dans l'art et la littérature pendant des générations, et la représentation de Moreau ne fait pas exception.

Moreau peint Salomé principalement nue et ornée de bijoux. Une somptueuse robe tombe de ses épaules, maintenue en place uniquement par une ceinture ornée de bijoux stratégiquement placée autour de ses hanches. Elle désigne une horrible apparition devant elle : la tête radieuse et désincarnée de Jean-Baptiste, jaillissant du sang de son cou. L'épée ensanglantée de l'homme à l'extrême droite du tableau semble indiquer que l'exécution a déjà eu lieu, et la tête de Jean-Baptiste est une manifestation spirituelle plutôt qu'une prémonition.

Gustave Moreau avait un penchant pour peindre les femmes fatales. Il a peint Salomé à plusieurs reprises et a en fait créé plusieurs versions de L'Apparition. Dans la plupart des cas, Salomé a les cheveux noirs au lieu de blonds, et un musicien (plutôt qu'une panthère) est assis à ses pieds. Cette version de 1876 est la plus populaire en raison de ses aquarelles nettement plus lumineuses et vibrantes.

Moreau s'inspire de la mythologie grecque (notamment de l'Odyssée d'Homère) pour ce tableau représentant Galatée, une nymphe des mers convoitée par Polyphème, cyclope et fils de Poséidon. Dans le mythe, Polyphème écrase à mort l'amant de Galatée. Galatée, à son tour, crée une rivière avec le sang de son amant, permettant à son esprit de vivre.

Dans le tableau, Polyphème se cache simplement, observant Galatée dans sa grotte. Le Cyclope a des traits typiquement patriciens, et Moreau a jugé bon de le représenter avec trois yeux au lieu d'un. Il domine Galatée, qui semble ignorer sa présence. Elle est joliment assise dans une grotte qui est la quintessence de Moreau : sombre, naturelle, aux tons de bijoux, avec une végétation surabondante (dans ce cas, un corail délicat). Presque cachées parmi les coraux se trouvent d’autres nymphes marines, minuscules et translucides.

Moreau soumet Galatée, ainsi qu'un tableau d'Hélène de Troie, au Salon de Paris en 1880. Ce sera la dernière année où l'artiste participera à l'exposition annuelle, bien qu'il continue à enseigner pour l'institution sponsor du Salon, l'Académie. des Beaux-Arts de Paris, et continue à peindre jusqu'à sa mort à l'âge de 72 ans.

Ce tableau est l'une des nombreuses illustrations à l'aquarelle que Moreau a créées pour la série Fables de l'écrivain français Jean de la Fontaine. La Fontaine (décédé près de deux siècles auparavant) était célèbre pour avoir rassemblé des fables traditionnelles d'Ésope et asiatiques et pour les avoir réécrites en vers français. Au total, le fabuliste emblématique a publié 12 livres contenant un total de 234 histoires morales. La série est considérée comme un chef-d’œuvre de la littérature française classique.